vendredi 13 mars 2009

TCE - Mozart, Les Noces de Figaro - Martinoty, Jacobs - 19 juin 2004

Je n'avais pas aimé la production de Martinoty la première fois (pas plus que son Opera seria, alors que j'avais bien aimé l'Argia), et je ne l'ai pas plus aimé la seconde. Je suis d'abord frappé, malgré le classicisme voulu, par la grande laideur visuelle de l'ensemble, avec ces faux tableaux sur tulle qui donnent une coloration marronasse à l'ensemble. Ses idées dramatiques sont soit hors sujet (on casse beaucoup de vaisselle dans cette production), soit contre le sens de la musique et du livret (la comtesse qui joue du clavecin pendant Voi che sapete, alors que même M. Figueiredo, qui de toute façon joue du pianoforte, se tait à ce moment; le coffre de Chérubin, qui rend la scène à peu près incompréhensible, et la liste est longue), soit inabouties (pour le Non più andrai, Jonathan Miller (et d'autres!) avait eu la même idée mais l'avait cent fois mieux réalisée). De toute façon, j'men fiche, j'étais là pour la musique, sachant d'avance que la production était (à mon goût, bien sûr) moche mais pas gênante.

Inutile de dire la beauté de cette musique, il y a peu d'oeuvres aussi belles dans tout le répertoire, et ça suffit à me transporter (au fait, c'était mes 10e Noces, ça se fête !). Bon, à part ça, je ne suis pas fan de l'interprétation de Jacobs, qui renonce trop souvent à la fluidité au profit de l'énergie; par contre Figueiredo ne m'a pas gêné et même souvent convaincu (quand les pianistes se décideront-ils à comprendre que si Mozart écrit qu'ils doivent jouer le continuo dans ses concertos c'est pas pour des prunes?). Pour les chanteurs:

-Je n'ai pas beaucoup aimé Kirchschlager, qui chante certes bien mais n'a pas grand-chose à dire dans ce rôle, ce qui est bizarre vu qu'elle est un fort bon Oktavian;
-Annette Dasch me laisse partagé: il y a une voix, une certaine présence, mais certains moments sont bizarres. Je ne saurais en dire plus, mais je suis entre deux eaux avec elle. Peut-être, la maturité venant, saura-t-elle me convaincre un jour!
-par contre, tous les autres m'ont convaincu: comprimari pas mal et même vraiment bien pour l'inévitable Abete; comte solide et efficace de Spagnoli, vedette maison du TCE; confirmation du talent de Luca Pisaroni, dont on peut attendre beaucoup ces prochaines années; et enfin remarquable Suzanne de Rosemary Joshua, après une non moins remarquable Poppea et une Renarde (Janacek) plus qu'épatante: voix idéale, nuances richissimes, intelligence dramatique considérable...

N'oubliez pas que Musicasola, le vrai, c'est là !

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